Un hiver à Québec
Vous avez déjà essayé d'écrire avec des moufles ? Nous, oui...et après deux mois de longs et fastidieux exercices, nous sommes fin prêts à vous faire part de nos aventures québécoises.
S'installer à Québec s'est imposé à nous quand nous avons été rattrapés par le froid. Après avoir passé un mois sur la route, entre Montréal et Toronto, nous avons décidé de mettre le cap vers le nord. Québec est une ville qui ressemble beaucoup à nos bourgades françaises...sans en avoir la taille, précisons-le. Le centre-ville est ceinturé par des remparts, et nous fait penser à St Malo, même si le St Laurent nous a fait vite oublier la Manche. La ville est divisée en deux grandes parties; la basse ville, qui regroupait par le passé les usines, le port de commerce, ses ouvriers et leurs familles, et la haute ville, qui, vous avez deviné, accueillait les dirigeants. En sortant de la gare routière, on ne peut s'empêcher de lever les yeux et de se demander qui a eu la "fabuleuse" idée de construire une ville sur une montagne. Nous lui en voulons d'autant plus que les 5 escaliers qui relient les deux parties ont presque réussi à avoir notre peau. Aujourd'hui, les quartiers anciennement industriels ont été relookés en quartiers branchés, des rues pleines de galeries d'art, de lofts sur-éclairés, de restos et bars. Nous avons vite décidé d'aller voir les étoiles de plus près, et, essoufflés par notre ascension, nous avons découvert la colline parlementaire et le majestueux Château Frontenac. Le mec qui a pondu cet édifice avait soit un énorme complexe de supériorité soit des dizaines d'enfants à qui il avait promis que chacun aurait sa propre chambre avec une vue resplendissante sur la ville et le St Laurent.
C'est donc ici que nous avons trouvé notre nid douillet pour y passer les rudes mois de l'hiver québécois, et heureusement que nos recherches n'ont pas duré des semaines car les premières neiges nous ont vite rattrapé. Dès le début du mois de décembre donc, de gros flocons sont venus blanchir le paysage, transformant la ville en terrain de jeux géant. Mais pas de panique, ce n’est pas pour autant que la vie s'arrête...et oui, ici, les enfants n'ont pas l'excuse de la neige pour louper l'école. Il faut juste s'habituer au vent, à la neige tous les trois jours, au bruit et a la lumière des racleuses la nuit et aussi au fait complètement probable de tomber les quatre fers en l'air n’ importe où dans les rues, devant n'importe qui et ce a peu près toutes les deux semaines. Mis ces quelques détails a part, on pensait vraiment passer des mois plus difficiles, on a appris a repérer les jours ou il vaut mieux mettre plusieurs épaisseurs, souvent les jours très ensoleillés d'ailleurs...le froid étant si tenace qu'il gèle véritablement les poils de nez, nous donne la migraine et attaque la peau...dit comme ça, ça peut faire peur mais finalement, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, ces jours si durs sont maintenant derrière nous et finalement n'étaient pas si nombreux.
Nous avons donc passé ces trois derniers mois à travailler. Après deux semaines de recherches, j’ai rapidement commencé un job à la réception d’un spa. Fab s’est essayé à plusieurs postes avant de se stabiliser. Il faut dire qu’ici, il n’y a pas de contrats de travail qui nous lient avec l’employeur alors la décision de partir est plus facilement prise. Après avoir été serveur, représentant puis plongeur, c’est dans la rénovation qu’il a trouvé son bonheur. Finalement, nous n’avons pas été très chamboulés par l’organisation du travail, quelque peu décontenancés par l’accent et les expressions québécoises, qui, par moment, nous laisse littéralement muets. Le travail nous aura permis de rencontrer du monde et de faire de très belles rencontres, d’organiser des sorties mais aussi de planifier des visites supplémentaires sur notre route, et aussi de faire de nouveaux détours…mais ça, on ne vous le dira pas maintenant !
Aujourd’hui, la décision de repartir est prise…la route nous rappelle à elle ! Dans un mois, il nous faudra refaire nos sacs, relouer notre petit chez nous qui aura partagé notre aventure, nos rencontres et nos projets pour quelques mois. Il faudra réapprendre à porter sa maison sur le dos. Dans un mois, il en sera terminé de la facilité de s’exprimer en français et de notre première escale.
Québec nous aura apporté une belle hibernation, mais il est bientôt l’heure pour nous de reprendre la route vers l’horizon, de nouvelles aventures et bien sûr, de nouvelles affabulations…
Fab & Lili
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